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C'est peut-être au temps de l'Avent que l'Ancien Testament est le plus fréquemment prêché dans nos Eglises. On pourrait sans doute s'en réjouir. Cependant, le schéma herméneutique de l'utilisation de l'Ancien Testament se réduit souvent à la conception d'«annonce» (vétérotestamentaire) et «accomplissement» (néotestamentaire). En outre, les passages vétérotestamentaires prêchés à l'Avent sont souvent choisis dans un corpus de textes «classiques» extrêmement restreint et qui se limite en règle générale à quelques passages du livre d'Esaïe.
Les quatre théologiens de Suisse romande qui ont préparé ce numéro ont essayé de d'éviter l'écueil, et tenté d'explorer de nouvelles pistes pour dire l'Ancien Testament au temps de l'Avent et de Noël. Les quatre textes retenus vous surprendront peut-être, mais l'étonnement n'est-il pas la meilleure disposition pour se mettre à l'écoute ?
L'oracle de Nathan adressé à David en 2 Samuel 7,1-17 est un texte qui passionne les exégètes. Mais qu'en font les prédicateurs ? Jean-Daniel Macchi nous démontre l'actualité d'un texte où se posent des questions brûlantes comme celle des rapports entre le religieux et le politique ou celle de la validité des promesses divines.
1 Rois 3,16-28, le «jugement de Salomon», est un conte connu qui fait (espérons-le) le bonheur de nombreux catéchètes. Mais comment prêcher ce texte où Dieu est quasi absent ? Alain Bühlmann nous propose de valoriser la ruse ainsi qu'un amour qui dépasse la justice. Le rôle que joue la mère en 1 Rois 3 n'est d'ailleurs pas sans évoquer celui de Marie dans l'histoire de Jésus...
Esaïe 11,1-16 est un texte «qui sent Noël à plein nez», nous fait remarquer Jean-Patrice Cornaz. Et pourtant, les pistes homilétiques qu'il nous soumet sont pleines de surprises, inattendues : que faire de la violence nationaliste qui s'installe de plus en plus ? nos beaux discours appelant la paix sur terre ne sont-il pas totalement illusoires ?
Le discours prophétique d'Ezéchiel 12,21-28 est peu connu et encore moins prêché. Et pourtant, il nous rappelle le thème central du temps de l'Avent : celui de l'attente. La prenons nous vraiment au sérieux ? Patrick Baud propose de lire cette péricope d'Ezéchiel en insistant sur l'inaction apparente de Dieu et en valorisant le rôle de la mémoire et du souvenir.
Le fascicule que vous avez en mains vous propose de nombreuses idées pour aborder l'Avent et Noël autrement. Ceux qui ne souhaitent pas attendre la fin de l'année pour se pencher sur les textes présentés dans ce numéro, y trouveront également des suggestions, qui - nous l'espérons - leur (re)donneront l'envie de prêcher l'actualité étonnante d'un Ancien Testament qui n'est nullement démodé.
Bonne rentrée et bonne lecture.
Pour le comité: Thomas RÔMER
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