| L'incohérence, le déraisonnable ou le sans raison, la démesure, l'incongru, le changement, l'ironique, la fantaisie, la «dé-maîtrise», le «lâcher-prise», le décloisonnement, le déplacement, le décalage, la surabondance, la gratuité, la joie, l'excès sont quelques-uns des termes qui vous sont proposés dans ce numéro comme une sorte de lexique du temps de la Passion (à retrouver à travers les articles).
L'équipe qui a rédigé ce numéro de Lire et Dire est formée de deux pasteurs exerçant leur ministère en Valais (CH) et de trois membres de Lire et Dire venus renforcer l'équipe valaisanne pour vous inviter à réfléchir au temps de la Passion comme à un temps de rupture, de remise en cause ou de recadrage de ce qui semblait aller de soi.
Bettina Schaller et Sophie Mermod-Gilliéron vous invitent à relire Genèse 2,25 à 3,7 hors des images préconçues, non plus comme le récit d'une transgression mais comme
celui d'un changement d'état, celui d'un rapprochement même entre l'humain et Dieu.
Didier Halter, à partir d'Esaïe 66,1-4, propose une réflexion sur nos tentatives d'enfermer Dieu dans une cohérence par des rites, et sur les débordements et la fantaisie de Dieu qui nous obligent à un déplacement.
Philippe Genton s'attèle à l'un des textes proposés par le lectionnaire romain ou la Fédération Protestante de France pour le temps de la Passion (Année C) : Luc15,11- 32. Pour lui l'existence n'est pas une suite linéaire de causes et d'effets mais une «succession d'événements diachroniques imposant des crises et des ruptures». «La famine», expression de l'imprévisible, apparaît comme un point tournant dans le texte.
Michel Cornuz découvre en Matthieu 26,6-13 le geste démesuré d'une femme comme une pondération ou un recadrage possible, un «lâcher-prise» pour des disciples, une Eglise, qui aux jours d'aujourd'hui risque de se laisser réduire sa pertinence au domaine humanitaire, social ou éthique. A la fin de l'article, une proposition d'un cycle complet sur la Passion incluant les Rameaux, Vendredi Saint et Pâques.
pour le comité: Michel Schach
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