Numéro complet: 98 Année de parution: 2013
Titre du numéro: (Sans titre)
Le numéro de L&D que vous tenez entre les mains est le fruit d'une équipe intergénérationnelle. Une pasteure en herbe, un ministre retraité, des théologiens et praticiens dans la force de l'âge ont conjoint leurs efforts pour accoucher de ce numéro. Et quand les générations se mettent à dialoguer, les verrous de la langue de bois cèdent : le réel est approché sans fard et vient bousculer notre confort petit-bourgeois. C'est sûrement pour cette raison que l'équipe de rédaction s'est refusée à enjamber les pages taboues de l'Ancien comme du Nouveau Testament : abus d'orgueil, justice sexiste, souffrances absurdes, bienséance malmenée, tous les ingrédients tragi-comiques de l'existence sont réunis dans ce numéro 98. Afin de les questionner, de les critiquer, de les décaler et de les transcender. Avec Aude Collaud, qui nous déroute dans une ruelle peu fréquentée de l'Ancien Testament (Nb 5,11-31), nous découvrons que l'image du Dieu juge, bien loin d'attiser un terrorisme religieux de mauvais aloi, peut servir de parade aux accès meurtriers d'une humanité plus habituée au lynchage qu'au discernement. Avec Georgette Gribi et Jean-Daniel Macchi, nous remontons à une époque sombre de l'histoire juive, alors qu'Israël, déporté en terres étrangères, est menacé dans son existence par l'orgueil d'un homme (Est 6,1-14). Or, se frayant un chemin entre l'attentisme et le sensationnel, le Dieu d'Esther ouvre pour son peuple un avenir par-delà la détresse. L'orgueil sans limites est un péché qui se retourne bien souvent contre celui qui s'en pare ! Avec Jacques André, nous découvrons un Dieu qui bouscule les bienséances et casse la croûte avec des gens de fréquentation douteuse (Lc 14,7-22), un Dieu qui invite sans exiger le cornet de pralinés ou le flacon de rouge : bafouées les règles de réciprocité, désormais seule compte l'humilité de celui qui ne choisit pas la place d'honneur, mais attend que Dieu le convie à sa table. Avec Pierre-Edouard Brun, nous arpentons un texte aussi piégé que fameux (2 Co 12,7-10). « Ma grâce te suffit! » : opium pour les ébranlés de l'existence ? Apologie d'un dolorisme méritoire ? Que nenni ! Face aux « super-apôtres » qui font étalage de leurs titres de noblesse, Paul rappelle ce qui fonde l'existence croyante : la confiance en un Dieu fou qui a élu ce qui est vil et misérable pour se révéler. Pour le comité : Simon BUTTICAZ
Article(s) inclus dans ce numéro:
 TexteTitreAuteur(s)
Nombres 5,11-31 Un jugement protecteur ? ! Aude Collaud
Esther 6,1-14 La chute d'un orgueilleux Georgette Gribi - Jean-Daniel Macchi
Luc 14,7-24 Quand Jésus parle d'invitation Jacques André
2 Corinthiens 12,7-10 "Une écharde pour la vie…" Pierre-Édouard Brun
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